Ne brûlez pas les étapes lors de votre projet d’entreprise !

En 2021, le nombre de création d’entreprises en France a augmenté de plus de 17 % par rapport à l’année précédente, passant ainsi à presque 1 million. Mais dans le même laps de temps, le nombre de radiation au Tribunal de commerce n’a cessé d’augmenter (+68 % entre 2020 et 2021).
Les principales causes de radiation sont : la liquidation judiciaire et la cessation d’activité (à la suite du désir de l’arrêt complet de sa démarche de création : pas assez de clients, ou manque d’activité liée à d’autres aspects).
Les entreprises les plus touchées par ces radiations ont été les micro-entreprises et les TPE/PME.
Le désir d’être son propre « patron », la liberté d’action ainsi que la liberté des horaires sont des aspects attrayants du statut d’entrepreneur.
De plus, il est d’autant plus facile en France, par la création du statut de micro-entrepreneur, et donc de l’assouplissement des démarches administratives, comptables et fiscales, de « monter » sa société.
Mais au-delà d’avoir un projet, une idée, une prestation ou une expertise à proposer à de futurs clients, il faut vous donner les moyens de concrétiser durablement ce projet.
Cela passe par le respect des principales étapes d’une création de société, quelle qu’en soit le type.
L’étude de marché
La première des choses est bien sûr comme évoqué précédemment d’avoir une proposition commerciale à faire (un domaine d’expertise à pouvoir proposer). Mais il faut aussi pouvoir se positionner sur le marché, c’est-à-dire sur le secteur où vous allez intervenir. Pour cela, une étude de marché est à réaliser. Celle-ci va vous permettre de pouvoir cibler les prospects potentiels (votre clientèle cible) sur le marché. Cette dernière doit être formalisée, soit sur un support papier ou de façon numérique, afin d’atteindre le plus de personnes susceptibles d’être intéressées par votre offre, et d’avoir le plus de réponses possible.
Ainsi vous allez pouvoir définir votre cible, en terme démographique : sexe, âge, nombre de personnes intéressées. Les chiffres obtenus vous permettent aussi de voir si : le marché est porteur (une demande forte et donc beaucoup de clients potentiels), et donc dans ce cas d’affiner votre stratégie commerciale et d’orienter par la suite votre démarche marketing.
L’étude de marché passe aussi par une analyse de la concurrence, que ce soit en termes de :  nombre de concurrents, de leurs tailles, de la répartition du marché entre les différents concurrents mais aussi des prix pratiqués et de leurs offres. En effet, si le marché est porteur mais que la concurrence est forte et établie depuis un certain nombre d’années, et que par exemple deux entreprises se répartissent plus de 50 % de la demande, alors vous allez avoir du mal à vous positionner (en termes de prix, d’expertise…). À contrario si sur ce même marché, il y a peu de concurrents mais une demande forte, alors vous vous placez sur un « marché de niche », autrement dit comme un conquérant. Vous allez donc pouvoir avoir une marge de manœuvre quant aux prix proposés ainsi qu’à votre offre commerciale.

À l’issue de cette analyse, vous allez avoir une première vue à savoir :  est-il pertinent de réaliser votre projet ? Même si la réponse est oui, la deuxième étape est alors cruciale et pourtant bien souvent négligée ou complètement occultée par les entrepreneurs (et surtout des micro-entrepreneurs).
Le Business Plan
Le business plan (budget prévisionnel) va permettre de vous projeter dans l’avenir financier et donc dans la rentabilité future de votre activité.
Ici, une estimation du volume des clients potentiels et donc du chiffre d’affaires va être pris en compte. Cela va également pouvoir permettre l’estimation de vos charges et donc de la viabilité financière de votre projet.
Vous allez pouvoir savoir si vos fonds propres (votre apport personnel) seront suffisants à lancer votre entreprise ou bien au contraire s’il vous faudra recourir à un apport extérieur (prêt financier, associés…).
Ce business plan permet aux banques de pouvoir estimer si oui ou non, vous êtes éligible à un prêt bancaire.
Il est important de bien intégrer votre plan de communication (outils de communication utilisés) dans celui-ci.
Plus votre business plan se rapproche de la réalité économique de votre marché, moins de surprises vous aurez par la suite.
Le choix du statut juridique de votre entreprise
Autre point important à prendre en compte : le choix du statut de votre société. En effet, les différents statuts proposés en France, peuvent avoir des avantages et des inconvénients, en fonction de différentes variables. Il est donc important de vous situer sur ces variables sur le long terme à savoir : votre activité future, vos revenus envisagés, votre situation personnelle et donc l’imposition envisagée.
En effet, on ne choisira pas un statut de gérant de SARL ou SASU, si l’activité est un complément d’activité en attendant que cette dernière s’étoffe. En revanche, si cette même activité est votre activité principale, il faudra prendre en compte le choix de votre statut en fonction de votre chiffre d’affaires dégagés dans votre business plan afin de ne pas dépasser certains seuils (imposés par la loi) et donc une imposition plus forte.
Il est tout à fait envisageable de changer de statut en cours d’activité si vous vous apercevez que cette dernière réalise beaucoup plus de chiffre d’affaires, que celui attendu.
Le recours aux situations intermédiaires
Une dernière recommandation pour les entrepreneurs et surtout micro-entrepreneurs, même si l’allègement des modalités comptables et fiscales sont intéressantes, pensez à faire des situations intermédiaires, surtout les deux premières années de votre activité.
En effet, une situation intermédiaire (trimestrielle ou semestrielle), va vous permettre de pouvoir analyser votre situation financière par rapport au business plan.
Cette comparaison va donc vous démontrer par les chiffres, au travers de divers indicateurs financiers (BFR, FRNG, TA/TP, CAF, délais moyens de paiements clients et fournisseurs*), si vos charges, votre chiffre d’affaires et donc votre résultat correspondent à ce que vous aviez estimé. Cela vous permettra de voir vos points d’amélioration quant à votre activité (points forts, points faibles ou vos freins), et donc de pourvoir y remédier.
* : BFR (Besoin en Fond de Roulement) : est-ce que vos créances couvrent vos dettes d’exploitation?
FRNG (Fond de Roulement Net Global) : quelle est la somme dont vous disposez pour financer vos charges de fonctionnement ?
TA/TP (Trésorerie Active/Trésorerie Passive) : quelle est votre trésorerie disponible ?
CAF (Capacité d’Autofinancement) : réussissez-vous à financer votre activité seul ?
En conclusion, il ne faut pas oublier qu’être entrepreneur reste tout de même une situation de dirigeant. Celui-ci doit avoir le regard sur tous les aspects (même financiers) de son entreprise, afin de prendre les bons choix stratégiques pour son entreprise.
Et n’oubliez pas que la veille concurrentielle ainsi que l’analyse de votre marché (offre et demande) se pratiquent tout au long de votre activité.
Support & Consilium, vous vient en aide sur toutes les questions que vous pouvez vous poser lors de votre projet de création.

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